Il y a 150 ans, la Commune La province se soulève aussi

, par Eric

Le 4 septembre 1870, la République n’est pas uniquement proclamée à l’hôtel de ville de Paris, mais aussi devant l’hôtel de ville de Lyon. Dans la Nièvre (voir article Dans la Nièvre), des mouvements ont aussi éclatés.  [1]

Les Lyonnais, forts de leur tradition de lutte sociale (révolte des Canuts de 1831 et 1834), proclament le jour même un comité de salut public avec l’idée de fédérer les villes du Midi.

Des insurrections sans lendemain

La ligue du Midi se dote aussi d’un programme politique :
impôt sur les riches, confiscation des biens des traîtres, séparation de l’église et de l’État.
Mais elle n’aura pas le temps de mettre en œuvre ses réformes.

Le 28 septembre 1870, l’anarchiste russe Bakounine et ses amis de l’AIT prennent l’hôtel de ville de Lyon.
Mais des soutiens leur manqueront et le mouvement sera rapidement réprimé par la garde nationale qui n’a pas rejoint les insurgés.
À Marseille, le 1er novembre, une Commission révolutionnaire s’installe à la mairie avant d’en être chassée quelques jours plus tard.
Le 5 décembre, une tentative insurrectionnelle échoue à Rouen.

Quand Paris proclame la Commune le 18 mars 1871, la province suit

Un an après des révoltes durement réprimées, Lyon et Marseille se soulèvent à nouveau et embrayent le 23, suivies par Narbonne le 24, Le Creusot le 26.
Ainsi que des révoltes armées à Toulouse le 24,
Saint-Étienne le 25,
Limoges le 4 avril,
La Charité-sur-Loire les 10 et 11 avril, voir article Dans la Nièvre
Rouen le 14,
Cosne-sur-Loire et Saint-Amand le 15, voir article Dans la Nièvre
Tullins et Saint-Marcellin le 17,
Neuvy le 19,
Montargis le 1er mai,
Varilhes les 2 et 3,
Montereau les 7 et 8,
Romans le 22,
Voiron et Vienne le 24.
Sans oublier des échauffourées à Bordeaux, Limoges, Sens, Albi, Montpellier, Avignon, Toulon, Draguignan, Dijon…

Le manque de coordination aura été fatal aux Communes de province.

En Algérie aussi

Mais la répression va s’abattre, inexorable, en particulier à Marseille où le général Espivent de la Villesboisnet bombarde la préfecture dès le 4 avril 1871 et reprend la capitale phocéenne.
Épisode moins connu, le chef kabyle Mokrani, apprenant les événements en métropole, lancera une insurrection dans les Aurès à partir du 16 mars 1871.
Occupée en France, l’armée mettra plusieurs mois à mater cette première grande révolte algérienne.
Là aussi, la répression sera terrible avec des exécutions, dont Mokrani, des internements et des déportations.


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