Il y a 150 ans, la Commune Une répression impitoyable

, par Eric

Ce n’est pas un hasard si l’on parle de semaine sanglante avec ses 20000 à 30000 massacrés. Il faudra attendre l’occupation nazie pour voir de telles horreurs en France. À titre d’exemple, le général Montaudon décrit les communards comme « des repris de justice, des piliers de cabaret, des souteneurs, des déclassés et enfin toute la vermine des faubourgs ».  [1]

Un colonel versaillais écrit, lui, le 17mai 1871 :
« Il ne faut pas perdre l’occasion de purger le pays de toute la racaille qui sème le deuil et la misère. »
Pire encore, le général Galliffet, qui restera dans l’Histoire comme un « massacreur » de communards, déclare le 28mai devant un groupe de prisonniers :
« Que ceux qui ont des cheveux gris sortent des rangs. Vous avez vu juin 1848, vous êtes plus coupables que les autres. »
Et 111 prisonniers sont fusillés sans autre forme de procès.

Un bilan terrible

Rien que dans la semaine du 21 au 28 mai, les Versaillais fusillent à tour de bras :
des combattants n’ayant plus de munitions, des hommes, des femmes, des enfants.
La répression contre la Commune se soldera aussi par plus de 36000 arrestations. 4700 personnes seront emprisonnées en France et 4600 déportées en Nouvelle-Calédonie, d’après la loi spéciale du 23mars 1872, où nombre d’entre elles mourront sans revoir leur terre natale.
6000 communards réussiront à s’échapper et à partir en exil dès juin 1871 ou quelques mois plus tard.
On en retrouve 3000 en Grande-Bretagne, 1500 en Belgique, 1000 en Suisse et 500 aux États-Unis.
Paris va vivre sous l’état de siège jusqu’en 1876.
Entre 1870 et 1872, la capitale a perdu 180000 habitants, dont 12000 ouvriers de la chaussure, 6000 de l’ameublement, 5000 du vêtement, 3000 plombiers, 1500 bronziers...
Paris ne sera plus jamais l’épicentre des mouvements révolutionnaires, comme en 1789, 1830, 1848.
Les Versaillais ont vraiment purgé la capitale.


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