Résultats des élections TPE 2021

, par Eric

Au plan national la participation est de 5%, soit une chute avoisinant les 45% par rapport à celle de 2017 qui était environ de 9% : - 4 points. Comment peut s’expliquer une telle baisse de la participation ?

Cher(e)s Camarades,
Les résultats des élections TPE viennent d’être publiés !
Au plan national la participation est de 5%, soit une chute avoisinant les 45% par rapport à celle de 2017 qui était environ de 9% : - 4 points.
Comment peut s’expliquer une telle baisse de la participation ?

Tout d’abord, la campagne d’information des services de l’État n’a pas été suffisamment offensive.
Les salariés des TPE, ont une totale méconnaissance du syndicalisme, ou une vision erronée de celui-ci qui n’a pas aidé à la mobilisation.
De plus, un vote pour une étiquette ou un logo syndical et non pour un représentant que l’on connaît, accentue le côté trop impersonnel de ce scrutin, et instaure un doute qui favorise l’abstention.
Par ailleurs, de nombreux salariés n’étaient pas inscrits sur les listes électorales, et lorsqu’ils s’en sont rendu compte, les délais de rectification étaient écoulés.
En outre, les enjeux de la représentativité syndicale, tout comme l’instauration des Commissions Paritaires Interprofessionnelles Régionales étaient trop éloignés de leurs préoccupations.
A cela s’ajoute l’individualisme prééminent qui conduit les salariés à ne pas s’intéresser aux revendications collectives, leurs revendications individuelles primant sur tout le reste, et il est compliqué de satisfaire celles-ci dans des structures ou la loi interdit aux syndicats d’y pénétrer.
De plus, la crise créée par la COVID-19, avec ses incidences sanitaires, économiques et médiatiques, puis les atermoiements gouvernementaux depuis un an par la mise en place successive du confinement, dé-confinement, re-confinement, et ces divers couvre-feu, la généralisation des fermetures des petits commerces, secteur économique employant une majorité du corps électoral et les mises en chômage partiel ou total ont eu pour effet d’éloigner ces salariés de l’intérêt de ces élections encore atypiques pour beaucoup d’entre eux.
A cela se rajoute « le parcours du combattant » pour pouvoir exprimer son vote par l’intermédiaire du support informatique choisi par le ministère.
L’enjeu des Commissions Paritaires Régionales Interprofessionnelles, seul lieu de concertation sociale pour les salariés des TPE, n’a pas été beaucoup plus incitatif, car la méconnaissance de ces commissions prédomine.
L’enjeu prud’homal, n’a pas été plus incitatif au vote, car la prud’homie est synonyme de conflits et « d’emmerdes » ce qui ne facilite pas plus la mobilisation.

Ce scrutin a aussi connu un fâcheux épisode :
ses reports successifs décidés par le Ministère du travail entre novembre 2020 et avril 2021...

Au plan national, la CGT est première avec 29,47% des suffrages, ensuite, arrive la CFDT avec 13,91% ; l’UNSA avec 13,79% et FO avec 12,8 %.

Au niveau de l’Union Régionale FO Bourgogne Franche-Comté :

  L’UD de la Haute Saône : 15,86% soit + 0,30 points ;
  L’UD du Jura : 14,79 % soit + 5,98 points ;
  L’UD de l’Yonne 14,06% soit + 1,2 point ;
  L’UD de la Nièvre 13,57% soit + 3,95 points ;
  L’UD de la Saône et Loire 13,02% soit -0,4 point ;
  L’UD de la Côte d’or 13,01 % soit +1 point ;
  L’UD du Territoire de Belfort 12,90 % soit + 4 points ;
  L’UD du Doubs 11,07% soit +0,47% ;

Sur les 8 départements de la région BFC, l’UNSA est devant FO dans tous les départements sauf en Haute-Saône...

Au niveau départemental :
Le taux de participation est supérieur au taux national avec pratiquement 7% de participants.
Le « classement » est ainsi le suivant :

1) La CGT avec 26,31 % soit -1,02 point ;
2) La CFDT avec 16,46 % soit + 0,37 point ;
3) L’UNSA avec 15,89% soit +0,09 point ;
4) FO avec 13,84% soit +3,95 points, la meilleure progression du département.

Seulement 17 voix nous séparent de la CFDT, l’écart se resserre, ce qui est encourageant.
Mais dans la Nièvre aussi l’UNSA fait une percée et devient la deuxième OS dans les TPE.

Comment cette nébuleuse OS quasi absente dans le secteur privé a-t-elle pu percer de la sorte, sans posséder une Union Départementale, d’implantations notables dans le secteur privé, inexistante au Conseil de Prud’homme et n’être que présente dans quelques secteurs de la fonction publique, donc bien loin de connaître spécialement les problématiques des salariés des TPE ?
En analysant plus finement, les résultats départementaux, on s’aperçoit que celle-ci progresse de façon exponentielle dans 3 secteurs bien précis :

 Les salariés des particuliers employeurs ;
 Les assistantes maternelles ;
 Et une nébuleuse indéfinissable dénommée « IDCC petites urnes ».

Après renseignements, ce dernier secteur regrouperait les gérants salariés.
En clair le patronat a voté en faveur de l’UNSA en second choix, après celui de la CFDT.

Comment pouvons-nous analyser et comprendre ce résultat permettant à cette nébuleuse UNSA, au service de la cause patronale d’avoir fait disparaître la CFTC, la CGC et d’avoir devancé FO dans ces élections TPE ?

Six situations sont à prendre en considération :

 Avec une participation aussi faible, quelques votes supplémentaires peuvent faire varier très fortement les pourcentages, donc les résultats finaux ;

 L’UNSA « vainqueur » de ce scrutin est plus un satellite du PS qu’une véritable organisation syndicale. Ce qui explique qu’il est rarement présent dans les manifestations et s’expose donc très peu.

 Principalement présent dans le secteur public, il est en revanche quasi inexistant dans le secteur privé, c’est pourquoi il peut paraître à de nombreux salariés néophytes du monde syndical, comme un petit nouveau, peu engagé...
donc rassurant pour la « paix sociale » !!!

 Dans la période actuelle de déliquescence démocratique et politique, ou le dénigrement de tout ce qui peut paraître de près ou de loin à une quelconque instance institutionnelle ou « établie » est un « programme » à lui seul.
Les principales organisations syndicales tendent à être considérées comme telles, et n’ont donc guère le vent en poupe, voir provoquent une certaine défiance malsaine alimentée par les commentateurs médiatiques.
De plus, ce pseudo syndicat qu’est l’UNSA progresse au dépend des trois principales organisations syndicales, en profitant largement de l’idéologie actuelle selon laquelle que tout ce qui paraît à tort comme neuf est meilleur que ce qui paraît comme suranné !
la fameuse « vertu des nouvelles têtes » !!
Et ainsi, cet « Objet Syndical Non identifié » peut apparaître pour certains cerveaux naïfs comme hors « système ».

 Le grand nombre d’organisations syndicales nationales et régionales en lice (une trentaine au total) a favorisé l’éparpillement.

 Des erreurs industrielles dans le fichier des électeurs au point qu’il y ait eu plus de retours de courriers estampillés « n’habite pas à l’adresse indiquée » que de votants.

Nous remercions l’ensemble des camarades pour leur formidable engagement dans cette campagne électorale, et l’aide précieuse de certains quant à la distribution de pratiquement 500 cartes PASS et pour d’autres leur participation à la mise sous plis de près de 1 100 courriers nominatifs aux assistantes maternelles.
Ils se reconnaîtront !

La stratégie électorale choisie par les instances de l’UD, appuyée par le militantisme indéfectible des camarades ont permis que l’UD soit l’organisation syndicale qui progresse le plus sur le plan départemental, et soit la deuxième exéquo parmi les UD FO au niveau régional.

Les résultats globaux de la représentativité syndicale seront publiés par la DIRECCTE courant juin.

Amitiés syndicalistes,

Olivier VAVON
Secrétaire Général.