Négociation salariale de la métallurgie de la Nièvre

, par Eric

Suite aux négociations, pour les minima de la convention collective, avec l’UIMM, l’Intersyndical du secteur de la métallurgie, Force-Ouvrière, CGT, CFDT, CFE-CGC, a décidé d’organiser une conférence de presse, jeudi 19 janvier 2023.

Voici l’article du journal du centre du 31 janvier 2023, reprenant les déclarations lors de la conférence de presse, avec le texte original de l’Intersyndical, ainsi que la réponse du Patronat Nivernais.

Texte de l’Intersyndical pour la Conférence de Presse

Depuis maintenant presque 3 ans, les salarié(e)s de la métallurgie entre autres, vivent des périodes liberticides, d’abord avec la crise COVID-19 qui à modifier énormément Les conditions de travail et mis à contribution la patience mais a aussi fait augmenter le stress des salariés de l’industrie.

Parce qu’il a fallu produire autant, sinon plus, dans des conditions de travail dégradées, avec une économie tellement mise à l’épreuve que bien souvent c’est le travail et le salaire de tout à chacun qui a été remis en cause pour payer les besoins de la crise sanitaire. Activité partielle, licenciements, mesures d’économies diverses, tout a été fait pour diminuer les masses salariales et l’emploi.

Puis est arrivé la « reprise », qui a fait s’entrouvrir un espoir de retour à la normale, mais où le patronat y a vu une occasion de maintenir certaines mesures, voire de les rendre pérennes pour continuer sa logique de profit. Alors que certaines entreprises continuaient à toucher les aides de l’état. N’oublions pas au passage que les profits des grands groupes, des donneurs d’ordre ont continué d’augmenter et que la distribution de dividendes n’a jamais été aussi haute malgré 2 années très difficiles d’après leur dire.

Cette période de reprise, n’a pas été celle qu’espéraient les salariés, et notamment en termes d’augmentations de salaire et de meilleures conditions de travail dans les entreprises.

Oui certains ont pu avoir entre 2% et 3,5% d’augmentation générale sur 2022 plus éventuellement une « Prime Exceptionnelle Pouvoir d’Achat » entre 300 et 500 euros en moyenne, mais très peu ont eu plus alors que les prix flambaient dans le commerce sur les produits alimentaires de base comme le fait ressortir «  France Info  » dans son étude, le panier moyen a augmenté de 14% dans la Nièvre (Farine +41%, Steak haché +32%, etc…), que les énergies explosaient (carburant, électricité, gaz, etc...)

Nous rappellerons que sur 2022, le SMIC a augmenté de 5,63% de décembre 2021 à décembre 2022 et que par conséquent nous notons dans les entreprises un abaissement de la reconnaissance de nos métiers dont les salaires tendent à se faire rattraper par le SMIC.

Ce dernier mois, nous sommes rentrés en négociation avec l’’UIMM pour les minimas de la convention collective de la métallurgie de la Nièvre. Durant trois réunions, l’UIMM est parti d’une proposition de 1,8% à une proposition finale à 2,2% alors que nous demandions en intersyndicale (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC) minimum 5% de revalorisation sur l’ensemble des éléments à négocier (grille, valeur de point, panier de nuit).

La proposition de l’UIMM consistait juste à suivre l’évolution du SMIC et la revalorisation de la valeur de point servant de base au calcul à la prime d’ancienneté ainsi que la revalorisation du panier de nuit conduisait à augmenter les salaires de 3,5 euros à 8,5 euros brut par mois selon les coefficients et l’ancienneté, autant dire une aumône dans la réalité du moment !!!

La demande des Organisations Syndicales de 5%, n’était ni déconnectée, ni hors sol à la vue des demandes des salariés de la métallurgie de notre département.
Rappelons que bien souvent, nous sommes dans des métiers nécessitant beaucoup de compétences.
Nous sommes dans des métiers dont les contraintes ne sont plus autant reconnues (chaleur, poussière, froid, produits nocifs, saletés, etc...)
Il est donc urgent de revaloriser les salaires afin que nos métiers redeviennent attractifs, car n’oublions pas que la profession en France, aura un besoin de recrutement de plus de 100 000 personnes dans les prochaines années normalement.

La négociation ne pouvant pas évoluer de chaque côté, les organisations syndicales ont décidées de proposer, à contre cœur mais dans l’optique d’aboutir, à une demande de 3% en janvier et une clause de revoyure en juin 2023 assorti d’un engagement de revalorisation de 2% à ce moment-là.

L’UIMM ne souhaitant pas s’engager dans une proposition future et indiquant qu’elle était arrivée au bout de son mandat, à clôt les négociations et procède à la rédaction d’un constat de désaccord pour celle-ci.

Alors que nous avons pu réaliser des négociations en 2022 avec deux augmentations en cours d’année apportant une revalorisation intéressante, n’oublions pas que les minima de la grille de référence dataient du 16 janvier 2020, puisqu’en 2021, aucun accord n’avait été signé car l’UIMM ne proposait que la revalorisation des 4 ou 5 premiers coefficients afin de simplement les dénoyer du niveau du SMIC.
Ce qui au passage constituait un tassement de notre grille déjà bien déséquilibrée Un de progression ayant « un ventre mou ».

Il est de plus en plus difficile de discuter avec l’UIMM pour s’accorder sur des négociations intelligentes prenant en compte les intérêts des salariés de la branche.
L’UIMM arrive, jouant un rôle de négociations faussées, sachant qu’elle proposera un minimum quoi qu’il en soit et ne souhaite aucunement discuter sur la base des propositions des organisations syndicales.
Elle va même jusqu’à dire qu’il vaut mieux se contenter d’un minimum plutôt que de rien et que de toute façon les salariés s’en contenteront, tout cela sur un ton plutôt méprisant.

C’est pour cela que l’Intersyndicale CGT, CFDT, FO, CFE-CGC se réuni depuis quelques temps dans la Nièvre, et qu’elle continuera de le faire tant que cela sera nécessaire, car il est essentiel que les salariés de la profession se mobilisent pour leurs salaires, d’autant plus qu’à la veille de la mise en place du nouveau dispositif conventionnel national de la métallurgie, les velléités du patronat de la métallurgie ne sont pas à l’augmentation des salaires, il en serait même l’inverse s’ils le pouvaient.

Nous dénonçons l’attitude d’un patronat qui à la sortie de la dernière réunion, nous a fait comprendre qu’en cas de nouvelle augmentation du SMIC, les négociations seraient plus difficiles et qu’elle ne comprenait pas notre attitude qui consistait à ne pas vouloir prendre les quelques miettes qu’ils nous proposaient.