Prise de parole FO du 1er mai 2021

, par Eric

le 1er mai demeure un symbole de l’engagement syndical : celui de la solidarité ouvrière, du refus de l’exploitation, de l’aspiration à l’émancipation individuelle et collective, de l’action collective et de l’internationalisme.

Chères et chers camarades,

En premier lieu, merci à vous d’être là aujourd’hui.

Merci parce que l’année dernière ayant été particulière, et même si cette année nous sommes toujours dans un contexte dégradé, pour Force Ouvrière il n’était pas question que cette journée de mobilisation internationale des travailleurs nous soit de nouveau confisquée !

Aujourd’hui, toujours, le 1er mai demeure un symbole de l’engagement syndical :
celui de la solidarité ouvrière, du refus de l’exploitation, de l’aspiration à l’émancipation individuelle et collective, de l’action collective et de l’internationalisme.

La solidarité ouvrière et syndicale est une exigence de tous les jours, tant que le syndicalisme, l’action syndicale, les mobilisations pour la démocratie – essentielles au syndicalisme libre et indépendant – demeurent réprimés.

De nombreux militants internationaux ont fait l’objet d’arrestations et de détentions pour avoir défendu la classe ouvrière.

Ce sont là les cas les plus graves, mais ils ne doivent pas faire oublier que dans trop de pays, les droits syndicaux sont mis en cause, affaiblis.
Parfois même, là où on les pensait définitivement acquis comme en France des militants syndicaux sont fliqués, surveillés, discriminés ou licenciés par leurs patrons ou encore poursuivis par la justice.

Nous devons toujours être en alerte afin de ne rien céder sur le plan des droits démocratiques et syndicaux.

C’est ce qui a amené FO à contester la loi sécurité globale et les décrets sécurité intérieure qui met en cause les libertés individuelles et collectives dont la liberté de manifestation, et généralise le fichage de l’appartenance syndicale.

Nous réaffirmons notre attachement à l’universalisme républicain, à la laïcité, à l’instruction publique et à la liberté d’expression.

Contre toute forme de soumission FO milite pour l’émancipation, notamment l’égalité entre les femmes et les hommes.
Elle a toujours condamné toute forme de racisme, d’antisémitisme et de xénophobie et toute forme de discrimination.

Ce 1er mai 2021 est doublement teinté d’histoire.

Pour nous, parmi les grandes dates du mouvement ouvrier, la Commune de Paris tient une place particulière car c’est la première tentative de prise en main de leur destin par les ouvriers.
Il y a 150 ans, derrière le drapeau rouge, les Communards, à 80 % ouvriers et artisans instauraient un gouvernement visant à réorganiser l’économie au profit des travailleurs.
Les décisions d’ordre qu’ils firent prendre préfiguraient la législation du travail, de la Sécurité Sociale, le système de garantie chômage et le salaire minimum légal.
Ils avaient également instauré l’éducation gratuite, obligatoire et laïque.

Nos revendications syndicales quotidiennes, telles que l’augmentation des salaires, l’amélioration de l’emploi et des conditions de travail, la protection sociale …visent à faire de ce rêve généreux la réalité.

L’actualité de ce 1er mai, c’est évidemment la situation sanitaire et ses conséquences économiques et sociales.
La pandémie est mondiale, ses conséquences sont massives.
L’OIT estime qu’en 2020, 114 millions d’emplois ont été détruits, et que les femmes et les jeunes ont été plus touchés.

Après plus d’une année de pandémie, on constate que le télétravail n’est pas la panacée, car la cohésion sociale ne peut se nourrir que de contacts humains.
Les militants FO n’ont jamais baissé et ne baisseront pas la garde face aux nombreuses restrictions sanitaires qui portent atteinte à leur action syndicale.

Nous exigeons que tous les services de santé, et les EHPAD soient dotés des moyens matériels et des effectifs indispensables pour répondre aux besoins de la population.

FO revendique la rupture avec les politiques de rigueur qui réduisent le service public à une dépense. Nous apportons notre soutien aux syndicats mobilisés :
contre les fermetures de services et les suppressions d’emplois à l’hôpital.
contre les fermetures de classes dans l’éducation nationale.
contre les restructurations dans les différents ministères.

FO est aux côtés de ses syndicats mobilisés pour l’extension du Ségur aux salariés du secteur social et médico-social, aussi aux côtés des salariés des entreprises, grandes ou petites, pour la défense des emplois et des salaires.

Nous dénonçons que des entreprises ayant bénéficié d’aides publiques n’hésitent pas à restructurer et délocaliser les activités ce qui se traduit par des suppressions d’emplois, n’ayant d’autre justification que l’amélioration de la rentabilité en faveur des actionnaires.
Comme c’est le cas flagrant entre autres chez U-SHIN ou plus de 200 salariés vont être virés !

FO renouvelle sa revendication que toute aide publique soit soumise à conditions, contrôles et sanctions.
Au titre des conditions doivent figurer l’interdiction des licenciements et des versements de dividendes.

Nous appelons à ce qu’il soit mis fin à la spéculation boursière qui se nourrit de la captation des richesses produites par les salariés, en réduisant les salaires, en cassant le service public et la protection sociale collective.

Le meilleur des traitements passe par l’augmentation générale des salaires, minima sociaux, des retraites et pensions...
FO réaffirme sa revendication d’un SMIC porté à 1 450 € net, soit 80 % du salaire médian, et l’instauration d’un salaire minimum comparable dans les pays européens.

A l’occasion de ce 1er mai et FO met en garde contre le retour des politiques de rigueur et d’austérité :
elle ne laissera pas le « quoi qu’il en coûte » se transformer en « quoi qu’il en coûte aux travailleurs ».

Ce n’est pas aux travailleurs, aux services publics, à la protection sociale de supporter le coût de la crise sanitaire et économique.

Alors que le chômage atteint des records, FO dénonce à nouveau l’obstination du gouvernement à imposer sa réforme de l’Assurance chômage, afin de réaliser des économies sur les dos des demandeurs d’emplois. Elle en exige l’abandon ! FO s’oppose à une étatisation totale de la protection sociale, qui conduirait à un système d’assistance publique à minima, et demeure déterminée à combattre jusqu’au retrait le projet du système universel de retraite par points.

Pour FO on ne peut séparer la République de la justice sociale.
Nous appelons les travailleurs à se syndiquer, et à militer en renforçant les syndicats FO.

Adhérez, militez pour le progrès social, établissez les cahiers de revendications à tous les niveaux, pour les salaires, l’emploi, la protection sociale, les services publics et la Fonction publique, les conventions collectives et les statuts.

Vive le syndicalisme libre et indépendant !

Vive la solidarité internationale des travailleurs !

Vive le 1er mai des revendications !